Hotel Seven
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 Faites donc une pause Mr. Ackroyd

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Flynn T. Sullivan
Flynn T. Sullivan


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Faites donc une pause Mr. Ackroyd Vide
MessageSujet: Faites donc une pause Mr. Ackroyd   Faites donc une pause Mr. Ackroyd Icon_minitime10.11.10 19:15

    Téléphone dans une main, l’Intendant Sullivan observait le petit cadran rond qui couvrait l’objet. Il semblait attentif, une petite ridule de concentration se dessinant sur le haut de son front, et très à l’écoute. Mais à l’écoute de quoi ? Il était de notoriété publique, dans tout l’hôtel, qu’il n’y avait aucune tonalité dans tout le bâtiment. Au mieux pouvait-on contacter les autres chambres quand les caprices téléphoniques le permettaient.

    Il y a un peu de bruit à l’entrée du bureau, et Flynn relève les yeux dans cette direction. C’est le regard curieux et bourré de malice d’Alice qu’il croise. La jolie blonde a un petit sourire énigmatique à son encontre et Flynn le lui rend, reposant le combiné sur son socle, affirmant avec aplomb :

    - Toujours pas de tonalité, décidément… !

    La réceptionniste va pour poser une question, ses lèvres s’arrondissant sous la curiosité, mais l’Intendant lève un index pour l’interrompre, son sourire s’élargissant. Alice se tait, plus docile avec l’Intendant qu’avec qui que se soit sans doute, et Flynn fait quelques pas dans la pièce, rejoignant la porte de son bureau pour se saisir de la poignée :

    - Il me semble qu’il est l’heure de votre quart Mademoiselle Evans…

    La jeune femme ne rougit pas à proprement parler, mais ses joues rosissent tout de même légèrement alors que l’Intendant referme la porte. Il entend les petits pas de l’autre côté qui piétinent une seconde devant la porte et qui finalement tourne les talons avant de se faire entendre dans les escaliers. Bien… Elle était décidément d’une curiosité à toute épreuve cette jeune femme !

    Flynn ne s’attarde pas plus que de raison sur ce problème qui n’en était pas vraiment un. Il avait du travail pour elle de toute façon qui saurait occuper une grosse partie de ce temps libre qu’elle passait à fouiner partout. En fait, sur le principe, il était en mesure de trouver de quoi occuper tous les esprits trop libres de cet hôtel. Qu’ils soient des employés ou des résidents…

    Son regard se pose ensuite sur le petit bureau qu’il utilisait mais qui pourtant, se passait souvent de sa présence. D’ailleurs, il était bien rare qu’il ferme sa porte. De façon générale, cette dernière était toujours ouverte pour montrer sa disposition à répondre aux questions et aussi, implicitement, pour prouver qu’il n’avait rien à cacher. Du moins… Qu’il n’y avait rien à trouver dans son bureau. Pas plus que dans sa chambre attention ! Et pourtant, dans cette pièce là, il refusait qu’on mette les pieds. C’était « sa pièce », voilà tout. Et même lui avait besoin de l’intimité de sa chambre !

    Outre l’imposant bureau en chêne massif qui appartenait au premier propriétaire des lieux, les murs étaient tapissés de bibliothèques. Les rayonnages supportaient des livres en tout genre, sur les thèmes qui avaient l’affection de l’Intendant Sullivan. Et visiblement, il donnait dans l’éclectisme. Beaucoup de livre d’histoire, de géographie, de philosophie… Quelques traités de psychologie également, de nature…

    Sur un guéridon rond reposait un gramophone qui écoulait une musique irlandaise qui avait sa préférence et le bureau était plutôt sobre bien qu’un livre ou deux y soit déposé à côté d’une vieille plume et d’une petite lampe d’appoint. Le tapis au sol couvrait le bois laqué du parquet sur presque toute la largeur et les rideaux les plus fins étaient tirés sur la grande fenêtre à croisillon. Les plus épais étaient pour leur part soigneusement retenus par une grosse cordelette grenat.

    L’intendant attend encore ainsi un moment d’être sûr qu’Alice ne lambine plus avant de rouvrir la porte de son bureau. Il attendait quelqu’un. Non, il n’avait pas demandé à cette personne de revenir… Mais elle le ferait, voilà tout. Cette personne, c’était le petit bibliothécaire, jeune homme effacé au passé pourtant un rien sulfureux. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne l’en soupçonnait pas à le voir si sage et si tranquille, au milieu de ses volumes dans la bibliothèque.

    Bibliothèque qui se trouvait d’ailleurs à ce même étage, donc de toute façon, il passerait forcément devant son bureau pour retourner à son post. Mais il ferait étape. Sullivan en était sûr, il le « savait ». Disons qu’il avait une sorte de sixième sens pour ce genre de chose. Un instinct très aiguisé si l’on veut.

    Il avait lui-même envoyé le jeune employé alors que glissant les doigts le long de ses rideaux pour les écarter légèrement, il avait aperçu Katsunari Endô qui franchissait les grilles. Le petit japonais, il en était sûr, allait « encore » se frustrer après les grilles et envoyer Raymond lui avait semblé, à bien des égares, être une bonne idée. Un amoureux des livres plein de secret et un écrivain qui ne s’acceptait plus… Un japonais en mal du pays et un autre qui avait renié, d’une certaine façon, ses origines… Deux caractères très différents et qui, pourtant, pouvaient trouver à s’entendre, à s’accorder, à s’apprivoiser.

    En bref, pour Sullivan, s’avait été une évidence que d’envoyer Ackroyd. Il y avait quelque chose à tirer de cette relation sur le long terme et si Flynn avait probablement sût prouver quelque chose, c’est qu’il était capable d’une très grand patience.

    L’Intendant fronce légèrement les sourcils alors que sur le point de retourner derrière son bureau, des cris d’enfants se font entendre dans les escaliers. Il revient sur ses pas, avisant Jillian Mizuno qui arrive à cet étage avec sa fille qui mimait… Un train… L’homme se rendait probablement à la salle à manger pour son petit déjeuner mais Flynn s’interpose, le saluant et souriant à la petite fille qui tourne autours de lui dans un « tchou tchou » suraigu. Avec tact et délicatesse, Sullivan invite l’homme à entrer dans son bureau quelques instants, désirant l’entretenir à propos du lit d’enfant qu’il aurait aimé faire installer dans sa chambre.

    La conversation ne dure que quelques minutes, quelques formalités d’usage et puis Sullivan s’excuse pour le dérangement, revenant ouvrir la porte de son bureau alors qu’à l’angle de l’escalier menant à l’étage supérieur, il aperçoit la silhouette blonde de Katsunari. Un sourire amusé vient flotter sur ses lèvres et son regard se pose sur Raymond qui est là aussi. Encore quelques salutations à Jillian qui s’éloigne, agrippant Clover pour la faire passer devant lui comme s’il avait peur que Flynn ne la lui kidnappe et finalement il fait signe à Raymond d’entrer, ne disant rien mais lui accordant une petite œillade complice, sans commenter sur la présence de l’homme et de l’enfant dans son bureau.

    Lorsque le bibliothécaire est dans le bureau, Flynn ferme –encore une fois- la porte pour venir s’installer derrière son bureau cette fois. Il s’installe confortablement, rajuste le gilet sous sa veste, lisse son épaisse cravate et ouvre un tiroir profond dont il sort une bonne bouteille d’un alcool léger ainsi que deux verres plat en cristal.

    Flynn pose les deux obets, les remplis et du bout des doigts, il vient en poser un juste devant le bibliothécaire.

    - Je vois que vous avez convaincu Monsieur Endô de revenir à sa chambre Raymond.

    Il lui fait un petit sourire en saisissant son verre, invitant le bibliothécaire à trinquer avec lui.

    - Je savais que vous aviez les ressources nécessaires, vous êtes un homme d’une grande fiabilité et pourvu d’un grand sens tactique.

    Non, Flynn ne manquait pas de tarir d’éloge lorsqu’il souhaitait récompenser l’un de ses employés. Tout comme il savait se faire très dur et sévère lorsque le temps était venu des remontrances…

    - Ne vous a-t-il pas posé trop de soucis ?

    Parce que bon, il avait beau penser dur comme fer que Raymond avait été la meilleure personne pour aller chercher Katsunari, il savait bien que les deux hommes avaient un caractère strictement opposé… Le résident était au moins aussi peu discret que l’employé était capable de passer inaperçu.

    - Je pense que vous devriez bien vous entendre avec cet Endô. Sans doute devriez-vous le convaincre de passer plus de temps à la bibliothèque. Se pourrait être une très bonne chose…



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Raymond Ackroyd
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MessageSujet: Re: Faites donc une pause Mr. Ackroyd   Faites donc une pause Mr. Ackroyd Icon_minitime15.11.10 6:36


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"It's a perfect denial... Such a beautiful lie to believe in. So beautiful, it makes me lie."



    « Je vois que vous avez convaincu Monsieur Endô de revenir à sa chambre Raymond. »


L'interpellé lève la tête vers son interlocuteur, l'air passablement perplexe. Raymond venait tout juste d'entrer dans le bureau de l'intendant Sullivan, l'homme qui semblait être à la tête de l'Hotel Seven sans jamais pourtant se proclamer haut et fort maître des lieux. Personne ne savait à qui l'hôtel appartenait, mais certains membres du personnel, généralement les plus bavards, s'entendaient pour dire que Sullivan avait une grosse part dans cette histoire. Raymond n'en était pas certain. S'il était vrai que Flynn Sullivan gérait la place d'une poigne de fer, il était néanmoins incapable de l'imaginer possédant l'hôtel en lui-même. La réponse devait se trouver ailleurs... Mais où ? Ça, le petit Anglais aurait été incapable de le dire, peu importe à quel point il voulait trouver une réponse. Et le fait était que présentement, il n'avait pas nécessairement envie de répondre à cette question. Elle était même le moindre de ses soucis.

Après avoir laissé Mr. Endô retourner sagement à sa chambre, Raymond avait réussi à mettre la main sur Johann. Assez rapidement, même, ce qui était un petit miracle en soit. Mais visiblement, l'homme à tout faire de l'hôtel n'était pas dans de très bonnes dispositions... En fait, il semblait même déjà très énervé, comme s'il avait pu prévoir ce qui allait lui tomber dessus. Naturellement, il ne l'avait pas prévu du tout. Personne ici n'avait des dons de divinations... Sauf peut-être Sullivan, parfois, allez savoir. Concernant cet homme, plus rien n'étonnait Raymond. Bref, Johann avait d'abord été assez... immobile. Il avait fixé un moment Raymond comme s'il espérait que l'homme blaguait. Et finalement, il avait lâché un tonitruant « QUOI ?! » qui avait fait se dresser les cheveux sur la nuque du petit bibliothécaire qui s'était fait encore plus minuscule dans son coin si possible. Pendant un moment, il avait même cru y passer. Johann était réellement en colère. Il l'avait insulté, lui avait crié dessus pendant une bonne dizaine de minutes et finalement, était partit. Parce que Raymond avait eu le bon sens de lui dire que Mr. Sullivan ne serait pas très content si Katsunari retournait frapper aux grilles et, ainsi, ameutait tous les résidents de l'hôtel. C'était un fait et Johann n'était pas stupide : il l'avait très bien compris.

Raymond était resté un bon moment dans la petite pièce débarras où il avait trouvé Johann, tremblant, tentant de reprendre un minimum contenance pour ne pas ressembler à un petit lapin effrayé aux yeux des résidents qu'il pourrait croiser jusqu'au chemin vers le bureau de l'intendant. Oui, car il avait la ferme intention d'aller voir Sullivan pour lui signifier que ses demandes, à l'avenir, il pouvait bien se les garder ! Après tout, ce n'était pas dans sa description de tâches que ce genre de missions casse-cou ! Raymond tenait à la vie, qu'on se le dise bien ! Et présentement, il avait vraiment l'impression qu'il avait faillit passer de vie à trépas lorsqu'il avait sentit le regard lourd de colère de Johann se poser sur lui. Cet homme avait le don de lui faire peur parfois... Et pourtant, la majorité du temps, Raymond avait réussi à faire avec son caractère limite impossible, lui trouvant même quelques qualités qui, selon lui, étaient non négligeables. Mais présentement, il avait déjà oublié tous les points positifs qu'il avait trouvé à Johann Bauer et il ne comprenait pas pourquoi Katsunari cherchait sa compagnie ! Enfin, ça oui, il comprenait... Mais il ne comprenait pas pourquoi il s'était entiché de lui, en tout cas.

C'était un sujet qui le choquait un peu. Disons que ça ébranlait ses bonnes manières de petit Anglais modèle ces histoires d'homme qui aiment d'autres hommes. De femmes qui aiment d'autres femmes. Quel monde étrange que celui dans lequel nous vivons ! Oh, Raymond ne se serait pas permis de juger. Jamais, même. Mais... C'était bizarre. Peut-être que c'était bizarre parce que son passé lui revenait très nettement en tête, sans qu'il puisse savoir d'où il lui venait. Parfois, il avait l'impression que ses erreurs de jeunesse lui venaient de loin... très loin. Et d'autres fois, il avait l'impression que ça s'était passé rien qu'hier. Ces fêtes au manoir de ses parents lorsqu'ils étaient absents... Toute cette alcool qu'on lui faisait ingurgiter alors qu'il était incapable de boire décemment ne serait-ce qu'un verre avant de tomber patraque. Ces baisers qu'on lui avait volé au détour d'un couloir... Des hommes. Toujours des hommes. Comme s'il n'attirait qu'eux. C'était mal. Très mal. Le diable, quelque chose dans ce goût là. Raymond avait remarqué que les jeunes gens ne croyaient guère plus au diable. Mais lui si. Et parfois, le diable, il le revoyait. Dans les yeux de l'homme qui se tenait en face de lui présentement et qui, signe du destin, lui offrait un verre d'alcool.

Les mains de Raymond étaient sagement posées sur ses cuisses. Ses lèvres fines étaient pincées et nul n'eût pu être plus sérieux que le petit bibliothécaire présentement. Surtout pas Flynn Sullivan, les yeux pétillants, visiblement satisfait de ce que son employé venait d'accomplir. Raymond n'arrivait même pas à s'en sentir satisfait. Il avait menti. Triché. C'était couard, c'était dégoûtant. Et il s'était promis tant de fois de ne plus jamais le faire qu'il s'en voulait énormément. Et il en voulait peut-être un peu à l'intendant. Mais, de moins en moins... Car plus les secondes passaient, plus Raymond se noyait dans le regard du diable. Un regard qui avait toujours su ramener le plus rebelle de ses sujets dans le droit chemin. C'était presque effrayant, quand on y pensait réellement...

    « Je savais que vous aviez les ressources nécessaires, vous êtes un homme d’une grande fiabilité et pourvu d’un grand sens tactique. »


Et voilà que Flynn le caressait dans le sens du poil. Raymond tique. Il craque presque, mais pourtant, il retient le sourire qu'il aurait voulu faire. Parce que l'intendant gagnait toujours trop facilement. Pourquoi est-ce que cette fois encore, Raymond aurait dût lui sourire, le remercier, lui dire que ce n'était rien ? Pourquoi aurait-il dût lui assurer qu'il pouvait l'appeler n'importe quand, pour n'importe quoi, lorsqu'il en avait besoin ? Ce n'était pas toujours à cet homme trop charmant de gagner. Alors Raymond ne parle toujours pas. Il est bien présent. Oui, oui. Inscrit aux abonnés. Mais, sur son visage, on ne peut lire que quelques bribes du combat intérieur qu'il est en train de mener contre ce qu'il aimerait bien appeler l'hypnose Sullivan. Mais ça commençait à frôler le ridicule, alors il s'abstiendrait...

    « Ne vous a-t-il pas posé trop de soucis ? »


    « J'ai dût mentir... »


Et le ton sur lequel cette simple petite phrase était prononcée prouvait amplement le dégoût qu'avait eu Raymond à utiliser le mensonge pour parvenir à ses fins. Un léger voile de reproche glisse sur les mots soigneusement prononcés. Il accusait à mi-mot. Un peu moins que ça, tout de même. Mais, Raymond était certain qu'une oreille exercée comme l'était celle de l'intendant comprendrait très bien qu'il lui reprochait ce petit écart de conduite et qu'il ne l'oublierait pas de sitôt. Du moins, qu'il essaierait... Ça semblait de plus en plus difficile pour lui de mémoriser le temps exact d'un événement passé et ça l'énervait au plus haut point. Mais, aussitôt que cette pensée sur le temps traverse son esprit, elle disparaît, comme emportée par des vagues trop dense pour qu'il puisse les combattre. Et de toute façon, à nouveau, Flynn reprenait la parole, lui faisant oublier ce à quoi il pensait présentement. C'était dément. Ray avait l'impression d'être une passoire...

    « Je pense que vous devriez bien vous entendre avec cet Endô. Sans doute devriez-vous le convaincre de passer plus de temps à la bibliothèque. Se pourrait être une très bonne chose… »


Raymond s'éclaircit la gorge, comme s'il voulait parler. Et pourtant, aucun son ne sort de ses délicates lèvres entrouvertes. Il se contente de fixer le vide, un peu plus à gauche de l'intendant, comme s'il avait été coupé dans son élan par une idée particulièrement tenace. Et pourtant, ce n'était pas le cas. Du moins, pas vraiment. Il avait toujours l'impression d'être une passoire, ça n'avait pas changé en quelques secondes. Mais, présentement, les idées allaient et venaient si vite dans sa tête qu'il avait tout le mal du monde à se concentrer décemment. Du moins, assez pour répondre à Sullivan. De quoi lui avait-il parlé déjà ? Lentement, le regard bridé du jeune homme se pose sur l'homme devant lui. Il observe les traits marqués par l'âge et par la nationalité irlandaise de l'homme. Oui, ça il savait. Le prénom... Le nom de famille... Il savait que Flynn était Irlandais. Et c'était étrange de réussir à mettre un qualificatif précis sur ce visage ! C'était plus troublant qu'intéressant...

Il lui avait donc parlé de la bibliothèque. Et de Katsunari Endô. Oui, Raymond se souvient. Et finalement, les lèvres qui s'étaient refermées s'ouvrent à nouveau, cette fois pour parler.

    « Je lui ai proposé, monsieur. Il n'a pas voulu. Il dit ne pas aimer Mr. Koontz. J'avoue avoir du mal à comprendre. Mr. Koontz est un homme très intéressant et sympathique, selon moi. »


Vrai, il n'avait pas compris cette aversion de Katsunari pour Koontz. Mais pour le moment, ce n'était pas tellement important. Il se sentait confus et commençait même à en avoir mal au crâne. Habituellement, lorsqu'il est ainsi, il s'arrête un moment pour écrire dans son journal intime. Mais, présentement, il n'a pas son précieux cahier avec lui. Et c'est particulièrement troublant.

    « Monsieur, lorsqu'un client désire quitter un hôtel, les employés le font habituellement signer le registre et il rend sa clé. »


Aussitôt que ces mots sont prononcés, Raymond les regrette amèrement. D'ailleurs, ça doit paraître dans son visage. Il glisse lentement une main devant ses lèvres, comme s'il avait dit une bêtise alors que pourtant, il ne voyait pas vraiment le mal dans ce qui avait été dit. Après tout, c'était tout simplement comme ça que ça fonctionnait, non ? Mais Raymond était lancé. Et s'il était facile de remettre le jeune homme à sa place, il savait pourtant parler assez vite pour éviter d'entendre la voix grondante de son supérieur en colère. Flynn Sullivan, en colère ? Oui, il l'avait entendu une fois, il lui semblait. Ou pas... Non. En fait, c'était Johann qui criait et Flynn, bien qu'il fût probablement enragé, paraissait calme comme la nuit. Ça aussi c'était troublant...

    « Et si moi je veux quitter, monsieur ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas ? Mr. Endô a pourtant... Il a... Franchit les grilles et... Et... »


Ray se perd dans ses questions. Il lève un regard confus vers l'homme en qui il faisait probablement autant confiance qu'il en avait peur.

    « J'ai... un peu mal à la tête, je crois... »


La crise se calmait déjà. Du moins un peu. Mais elle n'était pas passée complètement, mieux valait ne pas se faire d'illusions et Flynn avait intérêt à calmer Raymond avant que celui-ci ne décide carrément d'aller voir par lui-même pourquoi Endô n'avait pas pu partir. Et surtout, avant qu'il ne décide que la chose à faire, ce serait d'aller chercher l'homme pour l'amener avec lui, histoire d'avoir un allié ! Cependant, signe que si sa nervosité n'est pas enterrée, elle est du moins reléguée au second plan pendant quelques courtes minutes, Raymond s'exclame soudainement :

    « Johann m'en veut énormément... Je... J'ai un peu peur, je l'avoue... Vous pourrez lui parler ? »


Ses mains se tordent doucement sur ses cuisses. Il baisse finalement le regard vers le verre d'alcool qui lui avait été présenté, mais il ne le prend pas. Parce que Raymond se souvenait très bien de ce que le plus léger des alcool était capable de provoquer chez lui et il n'avait pas du tout envie d'expérimenter ce verre-ci... Les conneries qu'il avait faites à cause de l'alcool n'étaient pas imaginaires, elles. L'odeur du verre, cependant, lui montait au nez, le rendant légèrement nauséeux. Il déglutit avec difficulté, relevant la tête pour observer plutôt les yeux froids et pourtant chaleureux de l'intendant. Que de contradictions en un seul homme... C'était effrayant. Et rassurant. Et... Raymond ne savait plus à quel saint se vouer !



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Flynn T. Sullivan
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MessageSujet: Re: Faites donc une pause Mr. Ackroyd   Faites donc une pause Mr. Ackroyd Icon_minitime23.11.10 15:26

Visiblement, Raymond était tout tourneboulé. Ce petit entretient avec Katsunari Endô ne l’avait pas laissé indifférent. Pourquoi ? Parce qu’il était japonais ? Parce qu’il ne cachait pas le moins du monde son attirance pour leur homme à tout faire ? Les deux à la fois ? Il était vrai que du point de vue de Flynn, si Raymond avait beaucoup de chose à apprendre au romancier comme la patience ou maîtriser ses nerfs, il était également convaincu que ce dernier avait bien des choses à apprendre au bibliothécaire.

Par exemple, à prendre assez confiance en soit pour apprivoiser cette petite zone d’ombre dans son passé qui semblait tant effaroucher Ackroyd. L’intendant était à peu près certain que l’apprendre ne troublerait pas outre mesure Katsunari. En fait, il était même probable que ce dernier n’en ai strictement rien à secouer.

Quoi qu’il en soit, bien qu’il se tienne le dos droit, les mains posées sur ses cuisses et l’air digne, Raymond semblait, au fur et à mesure des minutes, ne plus savoir s’il devait lui en vouloir à mourir ou bien pas. Ho, qu’il se rassure, Flynn avait tout à fait conscience, avant même de l’envoyer à l’extérieur, des efforts que le jeune homme allait devoir fournir. Raymond était, en quelque sorte, ce genre de pauvre petites choses qui avaient peur de trop bousculer les gens et de devoir user de tous les recours pour les contraindre.

Le mensonge. Même s’il était pieux, ils le voyaient comme une perfidie. Comme de la manipulation. Pourtant, au bout tout compte, tout le monde ne serait il pas content ? Katsunari aurait ce qu’il désire pour une fois : un Johann qui viendrait à sa chambre de façon toute spontanée… Et même si Johann était du genre grognon et violent, Flynn avait bonne espoir qu’un jour, il se laisse amadouer. Leur romancier nippon avait peut être des dizaines de défauts, mais s’il avait bien une étrange qualité, c’était la ténacité.

Amusant dans un sens, qu’un seul de leur résident puisse autant receler de choses aptes à panser quelques blessures des employés de l’hôtel. Bon… Il pouvait aussi se tromper et les choses pouvaient bien sûr s’envenimer… mais il ne pensait sincèrement pas que se serait le cas. Non… Pas du tout même. Et généralement, il avait de l’instinct pour ça n’est ce pas ?

« J'ai dût mentir... »

Oui, oui… Il le savait déjà. Et visiblement, Raymond le vivait encore plus mal qu’il eut pu se l’imaginer. Mais il fallait le dégourdir un peu ce garçon ! On ne vivait pas dans un monde merveilleux où l’on pouvait faire sans le mensonge ! Parfois, les gens en avaient simplement besoin pour être heureux…

Quoi qu’un peu perdu dans l’espace un instant, Raymond semble se recomposer légèrement un personne pour fixer Sullivan. D’abord encore un peu comme s’il ne le voyait pas et puis, tout doucement, de façon un peu plus appuyée jusqu’à ce qu’enfin, son image semble se rendre tout à fait à lui. Un peu dans la lune monsieur Ackroyd ?

« Je lui ai proposé, monsieur. Il n'a pas voulu. Il dit ne pas aimer Mr. Koontz. J'avoue avoir du mal à comprendre. Mr. Koontz est un homme très intéressant et sympathique, selon moi. »

Ha oui… Ca c’était un autre problème… Et il avait d’autres projets en ce qui concernait Koontz. Et ceux-ci n’avaient strictement rien à voir avec Endô cette fois, fallait pas pousser. Mais il était vrai que si Flynn voulait mettre Katsunari à la bibliothèque, il aurait besoin d’en écarter Koontz, ce qui finalement, ne devrait pas être si difficile. Il avait justement prévu de voir leur jeune et jolie professeur de danse aujourd’hui, tout autant pour lui parler d’Emma que de leur autre romancier.

Néanmoins, Raymond semble ne pas vouloir s’épancher de façon plus tardive sur le sujet et l’intendant ne l’y retient pas. Il se chargerait du problème en temps et en heure, voilà tout. Cependant, son petit bibliothécaire semble bien préoccupé tout à coup. Comme le serait n’importe lequel des employés, en fait, après avoir accompli la tâche qui cette fois avait été dévolue au bibliothécaire non… ? Et justement :

« Monsieur, lorsqu'un client désire quitter un hôtel, les employés le font habituellement signer le registre et il rend sa clé. »

Sullivan ne se départit pas de son sourire, ne cillant même pas alors qu’il hoche la tête de façon positive. Oui, c’était ainsi que les choses se passaient. D’ailleurs, il en rajoute une couche, visiblement amusé :

- Evidemment Mr. Ackroyd, évidemment. C’est ainsi que les choses se font d’ailleurs dans tous les hôtels ne croyez vous pas ?

Sauf le leur… Les choses ne se passaient jamais tout à fait comme prévu… Mais le temps savait ramener les plus récalcitrants à des mœurs plus légères…
Raymond semble soudainement tout affligé d’aborder le sujet. Evidemment, il n’était pas sans savoir que ce dernier, sans être tabou, était à éviter. Pas qu’il y eu jamais de règles prononcées à ce propos mais c’était une chose que tous ici comprenaient de façon instinctive.

« Et si moi je veux quitter, monsieur ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas ? Mr. Endô a pourtant... Il a... Franchit les grilles et... Et... »

Flynn garde un sourire qui se veut rassurant alors que Raymond lui fait doucement mais sûrement, part de son trouble. Il ne se démonte pas, attendant avec patience puisque de toute évidence, au fur et à mesure qu’il parlait, Raymond perdait en assurance et ne voulait plus, de lui-même, que le sujet soit abordé. Ainsi donc il reste silencieux, portant son verre à ses lèvres, les humidifiant d’un peu d’alcool avant d’en boire une gorgée de façon plus concrète.

« J'ai... un peu mal à la tête, je crois... »

Ce garçon était formidable n’est ce pas ? Même pas besoin d’essayer de répondre à ses questions. Il avait ce caractère et cette sensibilité qui faisait de lui un jeune homme malléable sans même ouvrir la bouche. Alors Flynn se lève, jouant les hommes inquiets tout en venant poser une main sur une épaule étroite :

- Peut être devriez vous monter à votre chambre vous reposer une petite heure Raymond ?

Ho non, il n’allait pas pour autant laisser le jeune homme complètement dans le vague. Les brebis avaient toujours besoin de retrouver le chemin du troupeau.

- En ce qui concerne votre départ, pourquoi voudriez-vous partir ? Vous ne vous plaisez pas ici ? La bibliothèque n’est pas à votre goût ?

Puis avec un petit sourire il ajoute :

- A ce sujet, on m’a promit un nouvel arrivage de titre dans le courant de cette semaine. J’ai trouvé tous ceux que vous aviez mit sur votre liste d’ailleurs !

Et pour achever le travail, il clos :

- L’hôtel entier vous aime Raymond. Peu lui importe ce que vous avez pu faire quand vous étiez plus jeune. Ils sont une famille pourvu d’un amour inconditionnel. J’aurais été très fier d’être votre père. Je suis bien affecté de voir que vous songez à nous quitter…

Parce qu’il fallait avoir Ackroyd aux sentiments non ? Et quand ce dernier s’exclame quelque chose à propos de Johan qui pourrait lui en vouloir, Flynn exerce une petite pression réconfortante sur cette épaule qu’il tien toujours, hochant la tête de façon positive :

- Ne vous inquiétez pas pour Johann. Il est un peu râleur, mais c’est un bon garçon, très capable. S’il prenait un peu la peine de se pencher sur le sujet, je suis sûr qu’il trouverait ça très amusant !

Ou pas, évidemment, connaissant Johann… Mais là il se voulait rassurant envers Raymond alors… Pour ce qui était de leur homme à tout faire, il s’en occuperait sitôt qu’il verrait l’allemand. De toute façon, il voulait garder un œil sur lui, des fois que son caractère un peu trop emporté ne prenne le dessus et ne lui fasse ruiner ses plans avec Endô.

La main de l’intendant se lève, venant ébouriffer avec tendresse les cheveux bruns du jeune homme et finalement il a un petit « ha ! » comme s’il se souvenait de quelque chose de très important :

- J’ai prit la liberté de faire monter du thé dans la chambre de Mr. Endô, j’ai pensé que cela lui ferait plaisir.

Est-ce que c’était réellement la raison pour laquelle il l’avait fait ? On pouvait se le demander, surtout quand il ajoute, avec un petit sourire malicieux :

- Mais ne sachant pas si vous dégusteriez avec lui ou non, j’ai bien demandé à ce qu’on y monte deux tasses. Tant pis… je suppose que la seconde ne servira pas…

Mystère en boule de gomme…

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MessageSujet: Re: Faites donc une pause Mr. Ackroyd   Faites donc une pause Mr. Ackroyd Icon_minitime

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Faites donc une pause Mr. Ackroyd

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